« Nos métiers peuvent être effectués aussi bien par des femmes que par des hommes » déclare Patrick Liébus, Président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises, en 2015.
Ce n’est pas nouveau, le secteur de la construction a longtemps été considéré comme appartenant aux hommes. Cependant, depuis quelques années, nous assistons à une féminisation de ces secteurs. Cette progression, bien que lente, est bel et bien réelle. Néanmoins, certains stéréotypes, tel que celui de la force physique, nourrissent l’idée collective selon laquelle les femmes n’ont pas leur place dans ces secteurs.
La place des femmes dans le secteur de la construction, les constats
D’une manière générale, la profession du BTP souffre d’une pénurie structurelle de cadres dans toutes les fonctions et à tous les niveaux. Elle peine d’autant plus à recruter des talents féminins que les promotions des écoles d’ingénieurs ne comptent qu’un pourcentage minoritaire de femmes.
A cela s’ajoutent les représentations culturelles qui ont des répercussions sur la population féminine et impactent leur choix d’orientation : image « macho » du secteur, peur du harcèlement sexuel au travail, crainte de ne pas se faire respecter sur le terrain, appréhension de subir des discriminations à l’embauche, amplitudes horaires sur les chantiers, etc.
Selon la FFB (Fédération française du bâtiment), on compte 12,5% des femmes dans les effectifs dans le secteur du bâtiment, contre 9% dans les années 2000. Pour les cadres, la représentation féminine est de 20,7%. Elle est de 1,6% pour les ouvriers.
Avec la mécanisation de l’industrie du bâtiment, la digitalisation des chantiers, et la numérisation des tâches, l’importance de la force physique comme élément essentiel pour exercer dans ces secteurs s’est grandement atténuée.
Mais cette idée reçue de la pénibilité des métiers du secteur joue un rôle sur la motivation des femmes à s’orienter vers les filières techniques de la construction.
C’est ainsi que le cercle vicieux prend forme : les profils féminins se font rares, les entreprises peinent à recruter, les femmes se voient sous-représentées sur les chantiers et donc n’osent pas se former aux métiers de la construction.
La place des femmes dans le secteur de la construction, les efforts : l’exemple du Groupe Bouygues Construction
Depuis quelques années, les initiatives se multiplient à l’échelle gouvernementale, interprofessionnelle et des entreprises. La question de l’égalité homme-femme, ou comme certains aiment l’appeler, femme-homme, devient un sujet préoccupant pour tous les secteurs d’activité.
Le Groupe Bouygues Construction met en avant quatre axes qu’il juge prioritaire. Parmi eux, celui de la mixité. Cet engagement est traduit par de nombreuses actions : campagnes contre le sexisme, partenariat avec l’association « Elles Bougent », Réseau pour l’égalité des chances…
En 2013, Bouygues Construction lance WeLink, un réseau de collaboratrices impliquées et passionnées par leur métier ayant pour but de promouvoir le rôle des femmes dans le monde de l’entreprise, et plus particulièrement dans les métiers de la construction.
Ses raisons d’être : contribuer à la féminisation des métiers de la construction, accompagner l’épanouissement professionnel des femmes chez Bouygues Construction, rendre le Groupe plus attractif et performant en renforçant la mixité de ses équipes. WeLink propose de nombreux évènements tels que des conférences inspirantes, des espaces de partage, des séances de développement personnel…
Le 9 mars 2022, à l’occasion de la journée pour les droits de la femme, Bouygues Construction a réaffirmé son engagement en faveur de la mixité par l’intermédiaire de WeLink. Amélie Quidor, Directrice des Ressources Humaines du Groupe, déclare « 11 000 femmes travaillent aujourd’hui dans le Groupe, dans tous les métiers et à tous les niveaux. Elles contribuent à faire évoluer notre culture, à promouvoir la diversité des parcours et des carrières, et à changer le regard sur le monde et le métier du BTP. Ce sont de formidables ambassadrices ! ».
Les actions du Groupe se poursuivent également sur les bancs de l’école. Le 14 janvier 2022, Estelle Darbois anciennement Directrice Commerciale Collectivités Locales IDF chez Bouygues Construction, a lancé le partenariat conclu entre l’École Polytechnique Féminine et le major.
L’objectif pour le Groupe est de nouer des liens avec des établissements scolaires pour aider la progression en matière de mixité.
Ainsi, Bouygues Construction parraine la promotion 2024 de l’EPF. « J’ai souhaité montrer qu’il était possible d’être une femme dans un milieu professionnel masculin : j’ai un travail prenant, trois enfants, et, dans mon couple, chacun assume sa part de parentalité et participe ainsi à l’équilibre entre vies privée et professionnelle. » déclare Estelle Darbois.
Par l’intermédiaire de son partenariat avec l’association « Elles Bougent », Bouygues Construction œuvre à la sensibilisation des collégiennes et lycéennes à l’intérêt des métiers d’ingénieurs et de techniciennes
dans ce secteur.
Un futur prometteur pour l’intégration des femmes dans un secteur historiquement masculin.